Au Palais de Tokyo, Chanel joue un numéro de charme en permettant au plus grand nombre d’accéder aux secrets du N°5. La mise en scène d’un parfum iconique et de son sillage d’influence permet de s’infiltrer dans la culture d’une marque. Tout en transparence.
Les grandes Maisons ont l’art de recevoir. Le ton est donné dès l’extérieur, quand vous traversez un jardin parfumé commandé spécialement pour l’occasion. A l’entrée, un livret et un ipod sont remis à chacun. Une voix limpide vous accompagne parmi les vitrines de plexiglass créées sur-mesure pour contenir un siècle d’archives. Sous vos yeux défilent des jalons et des interférences marquantes : une reconstitution du vitrail de l’orphelinat d’Aubazine qui accueillit Gabrielle enfant et l’inspira graphiquement pour le célèbre monogramme, un calligramme d’Appolinaire calqué sur les chapeaux aux larges bords de la rue Cambon, le flacon du Cinq vu par Wharol…
Des lignes claires se tendent entre Mademoiselle et les avant-gardes du XXème siècle. Gabrielle Chanel s’est pleinement impliquée dans l’art. On apprend qu’elle fut le mécène discret du Sacre du Printemps des Ballets Russes. A l’image des C entrelacés du logo, la figure de Coco apparaît indissociable des cercles artistiques de son époque, animés par la volonté de réinventer les formes. La Maison Chanel œuvre à la conservation de ce patrimoine et enrichit en permanence l’aura de sa collection. On peut écouter l’enregistrement mythique de Marylin Monroë, une acquisition récente.
L’exposition, imaginée par Jean-Louis Froment, illustre brillamment toutes les facettes de cette relation intime de Chanel avec les arts. Fidèle à l’esprit de modernité, sa conception fait largement appel au digital et aux artistes contemporains. Un des grands moments : la médiathèque lumineuse où l’on pourrait rester des heures à humer des composants du jus et à feuilleter des ouvrages consacrés au parfum.
Intemporel, l’esprit du N°5 requiert le luxe du temps…
Exposition N°5 CULTURE CHANEL / Palais de Tokyo / Jusqu’au 5 Juin
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