Seul en scène. Samedi soir, à l’espace Jemmapes, présentation des sorties de résidence du Centre Verdier. Le principe est de marquer la fin d’une étape de recherche vers la création d’un solo. Pour le spectateur, c’est une occasion de voir la danse en cours d’élaboration.
Avec sa lettre d’amour, la jeune chorégraphe Ioulia Plotnikova impose une plongée dans les sentiments. Premiers tableaux tout en intériorité. Un amas de feuilles vierges, quelques micro-mouvements se déchiffrent à livre ouvert sur le dos, l’omoplate ou l’épaule de la danseuse. Naissance d’un geste qui va se saccader. Ratures et valse-hésitations, la plume de Ioulia est nerveuse. Elle jette ses sentiments sur le papier, rattrapée par la passion. Elle se confronte à l’enfermement dans un cercle matérialisé au sol par les multiples pages écrites. Ioulia tente une échappatoire dans une course à corps perdu, comme suspendue aux lèvres de son amour. Puis, éparpille ces mots doux. Rupture ? Le papier est une matière charnelle et s’imprime dans cette chorégraphie à la beauté pulsionnelle, cathartique. La couleur des sentiments est chair et le mouvement final en forme de renaissance. Ecriture à l’état pur.
Une vision intense et prometteuse du solo en phase de création. A suivre !
Voir le site de la compagnie TanZoya
Lettre d’amour (titre provisoire) – Solo de Ioulia Plotnikova / compagnie Tanzoya – dans le cadre de Seul en scène / sortie de résidence du Centre Verdier présenté à l’Espace Jemmapes