Voyage à Saint-Pétersbourg et ses environs / Deuxième partie

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Les ruines de Gostilitsi et la splendeur de Peterhof

Malgré une pluie battante, et avec l’espoir d’une embellie, nous quittons Saint-Pétersbourg vers Gostilitsi. L’autobus dessert plusieurs petits villages avant d’atteindre le nôtre, où ne subsistent que quelques bâtiments agricoles, un café, une épicerie. Nous logerons dans 2 baraquements perdus au milieu d’un vaste corps de ferme désert, passablement en ruine. Nous passerons seulement une nuit dans un confort rudimentaire : une paille comparée aux conditions acceptées par bien des soviétiques ayant travaillé à l’édification du pays, comme en témoignent les récit recueillis par Svetlana Alexievitch dans « La Fin de l’homme Rouge ou le désenchantement».

Le chantier nécessiterait bien plus de bras et de temps. Gostilitsi est un palais construit au 18ème siècle. Une résidence de chasse impériale dont les années ont eu raison, même s’il subsiste des vestiges du magnifique bâtiment et de son parc. Nous débitons un arbre mort à grand peine, car les dents de nos scies ont du mal à entamer le bois gorgé d’eau. Les averses ininterrompues ont raison de nos efforts et nous incitent à programmer dès l’après-midi une visite dans au palais Peterhof, qui semble proche à vol d’oiseau mais requiert plusieurs changements d’autobus… La lumière est magnifique.

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Penati, la maison-atelier du peintre Répine

Après un retour à la civilisation et au raffinement de Pétersbourg, nous entreprenons un nouveau trajet en autobus vers le nord-ouest, en direction de Penati, la maison d’Ilia Répine, un peintre majeur du 19ème siècle. Répine s’est formé à l’Académie des Arts de Saint-Péterbourg et, coïncidence, a occupé pendant sa jeunesse, le petit appartement qui nous accueille sur l’île Vassilievski. En retrait de l’animation Pétersbourgeoise, cette demeure porte l’empreinte des idées progressistes qui ont animé ce peintre du mouvement des Ambulants, désireux de sortir du cadre convenu de la peinture de genre. Dès l’entrée, un écriteau d’époque spécifie aux invités les règles de la maison : nul besoin d’un domestique pour se défaire de son manteau, ni d’attendre que l’on vous ouvre une porte pour en franchir le seuil. Un ingénieux système de plateau tournant permet de se passer de service à table. L’atelier est resté dans son jus. Des reproductions de toiles exposées au Musée Russe ou ailleurs frappent les esprits par leur réalisme. Extérieurement la maison est biscornue, avec des pièces en excroissance conçues avant tout en fonction des besoins en lumière.

La pluie persistante contrarie nos projets d’entretien du jardin, qui d’ailleurs est fort bien tenu. Mélancoliquement, nous errons un moment au bord du Golfe de Finlande. A l’horizon se profile l’île de Kronstadt, foyer de révolte des marins bolchéviques contre le pouvoir léniniste en 1921.

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Départ pour le Monastère Tcheremenetski

Depuis la gare Baltiskaïa, le train rapide nous emmène au Sud de la ville, dans une petite ville dont le nom est précisément dérivé de ce point cardinal : Luga est une déformation de Ioug. Accueillies par l’un des moines, nous sommes convoyés vers le Monastère Tcheremenetski, qui dévoilent ses bulbes en contre-jour à la lumière tombante. Le dîner et les autres repas se prendront dans le réfectoire monacal, à des tranches horaires différentes de celles de la communauté masculine qui vit en ces lieux. Consigne est donnée de ne se montrer trop joviale, en signe de respect pour leur vocation. En plaisantant, on envisage même de me rebaptiser d’un prénom un peu plus orthodoxe. Pourquoi pas Oxana ou Xénia ?

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Nos missions seront essentiellement d’ordre agricole : désherber des rangée de plants de pommes de terre. La terre humide s’avère clémente et n’oppose aucune résistance. La deuxième tâche peut prendre un tour plus spirituel puisqu’il s’agit de nettoyer l’escalier ascendant qui conduit à la porte de l’église. Eglise où nous seront conviées à assister à une cérémonie religieuse le dernier jour. Le monastère a connu bien des déboires : à la Révolution, il a été saccagé, puis transformé en dancing pendant les années soviétiques. Il n’a pas été épargné par les tirs lors de la grande guerre patriotique contre les Allemands. Les paysans des environs ont pillé les pierres pour les réutiliser dans des constructions destinées au bétail. Il s’offre une nouvelle jeunesse depuis peu et a retrouvé l’icône de Ioan (Saint-Jean), authentifiée par des experts et préservée pendant les années troubles à la Laure d’Alexandre Nevski, à Saint-Pétersbourg. On attribue à cette icone des vertus miraculeuses. Autre miracle plus prosaïque, dû à la technologie : le clocher est connecté. On peut le programmer à partir d’un smart-phone en sélectionnant l’une des 40 mélodies disponibles.

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Édifié sur une île au milieu d’un lac et rattaché à la terre par une route unique, tout le monastère est baigné d’une atmosphère sereine, bercé de clapotis et du bruissement des roseaux. Nous croisons par moment des moines qui semblent issus d’un autre siècle. Nous partageons une nourriture frugale à base de soupe, salades et kacha. En note finale, un thé saturé de sucre et bouilli des heures durant ou une kompot (autre faux-ami : il s’agit d’une décoction de fruits rouges, récoltés au potager).

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En déambulant dans les environs, nous découvrirons en annexe du monastère un ensemble de chalets de bois pouvant accueillir des familles en quête de nature, de calme ou de recueillement. Alexeï, philosophe de profession et gardien du camps cet été, nous offre un du thé, pendant que le soleil s’embrase au dessus des bulbes dorés et les font scintiller une dernière fois avant la tombée de la nuit. C’est décidé, nous irons dès demain à la fraîche canoter sur le lac, avant de débuter notre journée de travail.

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